Un voyage poético-somatique à la rencontre de l’éros de ton intérieur
DU JEUDI 27 (soir) au DIMANCHE 30 Mars (17h)
En mixité.
Le lieu : un havre de paix, un endroit magnifique proche de Bagnols sur Cèze, dans le Gard. Avec piscine.
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Je suis un·e être érotique.
Voilà le postulat. Une phrase qui résonne peut-être comme une mémoire. Le souvenir d’un expérience profonde et vibrante à laquelle je me sens encore relié·e et pourtant parfois éloigné·e. J’observe ce contact étrange entre mon être sauvagement érotique et la réalité qui m’entoure. Je sens la dissonance entre un monde qui sexualise l’érotisme ou le dénie et mon corps qui n’est que sens en éveil en attente d’extase. Je sens l’écart et ça me dérange. La dissonance comme une souffrance…
C’est une autre présence que je désire. C’est une autre vision à laquelle j’aspire. C’est un autre chemin que je souhaite entreprendre. Un lieu où mon être se lâche la grappe. Où l’on me fout la paix devant mon érotisme libre. Quelque part où je peux explorer sans craintes tout le spectre de mon éros. De la simple caresse de l’air sur ma peau à celle de ma lèvre sur une mangue. Du chant de l’oiseau contre mon cœur au rugissement du fauve dans mon ventre.
Tout devrait m’être permis. Comme je devrais pouvoir tout me permettre. Simplement sentir la vie dans sa pleine saveur, mon être dans sa simple puissance. La rencontre érotique avec tout l’éros du vivant. C’est ça que mon désir célèbre. Que ma joie convoque. Que mon cri sourd réclame. Vivre libre. Être moi. À chaque instant et de toutes parts. C’est beau, dit comme ça. C’est évident. Comme écouter la louange de mon âme. J’entends ça. Et c’est puissant.
La retraite
Durant cette retraite, c’est cet endroit que nous allons rechercher. Rencontrer. Apprivoiser. Célébrer. Aimer. Repartir du sentir dans sa plus simple expression. Goûter. Déguster. Se laisser surprendre. Cueillir cette légèreté enfantine qu’est la découverte innocente de soi-même. Et le plaisir avec. Le sensible et le sensuel. La joie qui les réunit.
L’érotisme se cache partout dès que je prends contact avec moi. Un bout de peau, un battement de cœur, la texture d’un mot dans ma bouche. Que se passe-t-il si je laisse la dépouille de mon corps connu par terre ? Si je fouille ailleurs dans l’inconnu de ma chair ? Que se passe-t-il si je brise mon langage habituel ? Si je débusque dans l’ombre une langue réellement mienne ?
Pour soutenir ce mouvement, les pratiques somatiques et la poésie seront au cœur de la retraite. Pour révéler mes couleurs propres, mes sentiers d’expression. Pour sublimer mes états d’être et soutenir du dedans mon érotisme profond.
La matière d’exploration de cette retraite : l’érotisme
Et alors, que serait l’érotisme ? Nous pourrions parler de vitalité, de curiosité, de spontanéité, de toutes ces petites choses qui me font sentir vivant·es…
Mais ce pourrait être simplement ça : l’érotisme, c’est une rime entre la rose et le séisme…
Nous ne serons pas là pour imposer un cadre défini à ce qu’est l’érotisme. Plutôt pour donner la main à sa pluralité d’expression. Qu’il se vive seul ou avec l’autre, il parlera vraisemblablement d’ouverture. Où trouver ce oui essentiel en moi ? Cette force qui m’ordonne tendrement de vivre ? Où danse ce lieu depuis lequel je peux créer, contribuer au monde, contacter toutes les formes du vivant, percevoir tous mes sens en éveil ?
« L’érotisme est ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Lorsque tout va bien, l’érotisme est ce qui transforme le quotidien en magie. Dans les moments difficiles, c’est l’érotisme qui nous incite à survivre, et même à prospérer… en dépit de tout. »
Esther Perel
« (…) cette connaissance profonde et irremplaçable de ma capacité à éprouver de la joie exige que toute ma vie soit vécue en sachant qu’une telle satisfaction est possible et qu’elle n’a pas besoin de se nommer ni mariage, ni Dieu, ni vie après la mort. C’est une des raisons pour lesquelles l’érotique est tellement craint et si souvent relégué à la chambre à coucher dès qu’on reconnaît un tant soit peu sa puissance. Parce qu’une fois que nous commençons à ressentir profondément la texture de notre existence, nous commençons à exiger de nous-mêmes et de nos engagements qu’ils soient en accord avec cette joie dont nous nous savons capables. Notre savoir érotique nous donne de la force, il devient une lentille à travers laquelle nous scrutons tous les aspects de notre exigence, nous obligeant à évaluer honnêtement leur sens dans nos vies. Et c’est là une lourde responsabilité pour chacune de nous, de ne jamais se contenter de la facilité, de la pacotille, du conventionnel attendu ou de la sécurité. »
Audrey Lorde (Les usages de l’érotisme)
« (…) ce poids de la gravité qui nous retient au sol était connu autrefois comme Éros – comme Désir ! – l’attirance éperdue de notre corps pour le Corps plus grand de la Terre, et de la terre pour nous. L’ancienne affinité entre la gravité et le désir reste évidente, peut-être, lorsque nous disons que nous sommes tombés amoureux – comme si nous avions perdu l’équilibre et que nous dégringolions, comme si l’attraction constante de la planète sous-tendait l’éros que nous ressentons envers une autre personne. »
David Abram (Devenir animal)
Revenir aux textures. Celles des choses et des mots. Ressentir le poids de chacune, sa spécificité, comment elle m’agit, me touche, me réclame. Revenir à l’endroit de l’être à vif, au plus cru de sa présence, au plus sensible de son état…
Tant de matières à explorer dans cette retraite. L’Éros tapisse tout. Toutes les formes d’amour, de Porneïa à Agapé, sont intimement liées à l’Éros. De l’amour radical de soi à l’amour inconditionnel de l’autre. De l’appétit le plus brut au raffinement le plus subtil, du sauvage à l’éthéré, du dévorant au tantrique, de l’immoral à l’inconnu. Éros est une condition nécessaire à l’Amour. La pulsion qui fait vivre. Le désir d’être. Éternellement renouvelé, comme les vagues qui flirtent sans cesse avec nos plages… Est-ce que je flirte avec moi-même avec la même patience, le même jeu, la même jouissance ? Est-ce que je me laisse simplement aller à ce qui est là, présent, en moi ?
Pour en savoir plus sur les degrés de l’amour chez les Grecs, nous vous conseillons l’écoute du podcast Sin Eden Sublime.
A qui s’adresse cette retraite ?
Il n’y a pas de prérequis pour participer à cette retraite. Néanmoins, sache que seront mis en jeu à chaque moment ta propre capacité à sentir là où tu es, à écouter tes besoins et tes limites, à exprimer tes désirs et tes refus, à consentir ou non. C’est un lieu idéal pour être avec ton intime, au sens du joyau de chaque instant qui se cache en toi. Les temps de pratique et les temps off, de repas et de repos, tout est fécond pour apprendre à s’apprendre soi. Avec la tendresse dont tu disposes, seconde après seconde.
L’expression de nos êtres libres impliquent la libre circulation de nos énergies vitales. Ainsi, toute la palette des émotions peut venir colorer le décor, la sensualité et le plaisir venir habiter l’espace, et l’énergie sexuelle venir éclore dans ton corps. Ceci peut émerger d’une pratique corporelle comme d’un repas dégusté, d’une poésie écoutée ou d’un texte lu. Tout est propice à faire sourdre de nos dedans les mouvements de notre être. Nous serons simplement là pour accueillir comme il se doit l’être érotique de chacun·e, comme il est, magnifique et pluriel, à chaque instant.
Réensauvager nos cœurs, c’est rendre ses lettres de poésie et de noblesse à notre éros intérieur, son sauvage et sa tendresse, et le courage simple d’oser être ce qu’il est.
Les pratiques durant cette retraite
- Reliance à soi et avec le vivant autour de soi
- Régulation du système nerveux
- Pratiques somatiques, mouvement, danse
- Écriture, jeux avec le langage, mise en voix
- Autres expressions artistiques
- Méditations
- Pratiques érotiques méditatives
- Toucher conscient
- Temps de parole, communication consciente et authentique
- Silence
- Lectures poétiques
Chaque pratique peut être considérée comme érotico-poétique, c’est-à-dire reliée à soi et à plus grand. Nous expérimenterons ensemble ce que peut vouloir dire habiter à la fois érotiquement et poétiquement le monde, pour peut-être se rendre compte que c’est simplement être pleinement, radicalement et profondément vivant·
A noter :
- Il n’y a pas de sexualité dans les pratiques proposées.
- Dans un cadre précis, la libre expression de l’érotisme est bienvenue, y compris l’énergie perçue comme sexuelle.
- C’est un groupe mixte. La plupart des pratiques corporelles sont en solo mais tu peux être amené·e à interagir et pratiquer avec des personnes de genres divers.
- La nudité pourra être proposée dans certains temps de pratiques, au libre désir de chacun·e.
- À chaque instant, tu restes souverain·e activement de ce que tu es en mesure de donner et recevoir, avec qui tu souhaites vivre tes expériences, à quelle proposition tu souhaites consentir.
En duo avec moi sur cette retraite : Stefen Magnin
D’abord, les mains qui écoutent : les maux du corps.
L’ostéopathie qui accompagne.
Et puis les mots qui surgissent. Les mains qui écrivent.
La poésie pour guide.
Aujourd’hui, jamais loin du corps, toujours plus près des mots, je marche dans les pas du poète que je suis et qu’à chaque texte je deviens.
Je livre à qui veut bien l’entendre le son du poème, son cœur-choral.
J’aide l’autre à se découvrir grâce à la magie de son propre langage, dans des ateliers collectifs ou des séances individuelles.
Je suis profondément chercheur devant l’inconnu, non plus avide de comprendre mais heureux de me laisser cueillir.
Tarifs et inscriptions
- Tarif : prix libre entre 150 euros et 450 euros pour la facilitation (100€ d’arrhes pour valider ton inscription)
- Hébergement : 20€ par nuit, chambres à 2 avec salle de bain privée
- Nourriture en auto-gestion (plus d’infos suite à l’inscription)